Consommateurs trahis ? LinkedIn face à la justice belge

Pour beaucoup, LinkedIn n’est pas seulement un réseau social. C’est la clé d’opportunités professionnelles, le lien avec des collègues, des mentors, et parfois même des amis. Mais derrière ce visage familier, une ombre s’étend. En Belgique, Testachats, une organisation bien connue pour la défense des consommateurs, a récemment sonne l’alarme en déposant une plainte contre LinkedIn.

Depuis le 26 mars, une nouvelle politique de confidentialité est en place, et elle suscite des vives inquiétudes. Et si ce réseau que vous consultez chaque jour exploitait vos données personnelles de manière insoupçonnée ?

Vos données, leur intelligence artificielle

Il y a quelque chose de profondément troublant dans l’idée que nos photos, nos publications, et même nos messages prives puissent être utilises sans notre consentement pour entraîner des algorithmes d’intelligence artificielle. Et pourtant, c’est précisément ce que LinkedIn semble faire. Jean-Philippe Ducart, porte-parole de Testachats, ne mâche pas ses mots : 

« Sans vous demander votre consentement, LinkedIn s’arroge le droit d’utiliser toutes vos recherches, photos, publications et même vos messages privés, pour entrainer son intelligence artificielle. »

Le règlement général sur la protection des données (RGPD) est clair : toute modification du traitement des données personnelles doit être annoncée de manière transparente, et les utilisateurs doivent avoir la possibilité de s’y opposer. Pourtant, LinkedIn semble prendre des libertés avec ses obligations, allant jusqu’à suggérer que les utilisateurs qui ne sont pas d’accord avec ses changements n’ont qu’à fermer leur compte. C’est une réponse à la fois brutale et insatisfaisante, surtout dans un monde ou les réseaux sociaux sont devenus essentiels.

Cette plainte déposée par Testachats n’est pas sans rappeler un cas similaire en juin dernier, lorsqu’ils ont attaqué la maison-mère de Facebook, Meta, pour des pratiques analogues. Cette action avait poussé Meta à mettre en pause son projet. On peut espérer que cette nouvelle bataille juridique poussera LinkedIn à reconsidérer sa politique et à offrir aux utilisateurs une véritable transparence et un réel contrôle sur leurs données.

Au cœur de cette affaire se trouve une question fondamentale : à qui appartient vraiment notre vie numérique ? Est-il acceptable qu’une entreprise puisse exploiter nos informations les plus personnelles sans notre accord explicite, sous prétexte de faire avancer la technologie ? Pour beaucoup, la réponse est non. Et pour ceux qui se battent pour la protection des droits des consommateurs, il s’agit d’un combat nécessaire pour rétablir un équilibre dans un monde de plus en plus domine par des géants de la tech.