On sait depuis plusieurs mois que Google s’est lancé à corps perdu dans les composants. Il devrait s’agir, pour la firme de Mountain View, d’une manière de moins dépendre de ses fournisseurs comme Qualcomm, qui équipait jusqu’à présent ses smartphones Pixel avec les puces Snapdragon.
Par ailleurs, cela devrait également permettre à Google de suivre la voie ouverte par Apple, mais également Samsung ou Huawei avec leurs processeur maison, généralement plus optimisés avec le reste de l’appareil ainsi que le logiciel embarqué dans le smartphone.
Les nombreuses rumeurs qui évoquaient des recherches en cours chez Google pour la conception d’un SoC propre seraient avérées. A en croire, les publications sur des sites de médias américains, assez crédibles, la Firme de Mountain View serait parvenu à concevoir un processeur pour smartphone qu’elle a décidé d’appeler Whitechapel, en interne, mais GS101 (Google Silicon 101) en externe, la puce fait à nouveau parler d’elle grâce à sa mention dans un changement de code du projet AOSP.
Né d’un partenariat entre Google et Samsung, le GS101 aurait été développé sur la base des Exynos du Coréen, sans qu’on en sache plus côté technique – le GS101 va-t-il récupérer la nouvelle partie graphique AMD ? La puce sera-t-elle gravée par Samsung ?
Comme l’a remarqué le site XDA Developers, spécialisé dans l’actualité d’Android, ce changement de code a été l’occasion pour un développeur de chez Google de publier un lien en référence au « P21 ». Si la page liée est inaccessible, son URL contient néanmoins quelques mentions particulièrement intéressantes. On peut notamment y découvrir les mention de « GS101 » et de « Whitechapel ».
https://source.corp.google.com/android/device/google/gs101-sepolicy/whitechapel/vendor/google/twoshay.te;l=9?q="binder_use(" p:android$ f:gs101-sepolicy
Selon XDA Developers, le répertoire « GS101 » ferait référence à la première puce conçue par Google Silicon, la division de Google spécialisée dans la conception de composants. De son côté, Whitechapel est déjà connu comme le nom de code de cette première puce.
Par ailleurs, la référence, dans le commentaire du développeur, au « P21 » suggère qu’il s’agit d’un appareil de Google. « P21 se réfère probablement au Pixel 21 qui devrait probablement être au moins le Pixel si ce n’est un autre appareil attendu plus tard cette année », indique ainsi XDA Developer. Le « 21 » ferait ainsi référence à l’année 2021.
Aussi, le nom de code Whitechapel avait déjà été découvert le mois dernier. le site 9to5Google avait en effet mis la main sur une documentation interne de Google concernant les futurs Pixel 6, qui devraient être lancés à l’automne, faisant référence à cette puce. Les détails sur les travaux ayant conduit à ce résultat sont encore tenus secret, mais selon 9to5Google on sait que le nouveau SoC serait conçu en partenariat avec Samsung Semiconductor.
9to5Google affirme que la puce « Whitechapel »/GS101 n’est pas seule, elle appartiendrait à la plate-forme « Slider ». Pourquoi parler de plate-forme ? Parce que comme Apple, Google développerait une puce qui soit à la fois utilisable dans les smartphones et les ordinateurs, ses fameux Chromebooks.
Cette maîtrise du logiciel et du matériel pourrait permettre à Google d’améliorer les performances et le niveau de services de ses différents systèmes.
L’histoire de Google avec les puces Snapdragon est un peu compliquée puisque le géant de la pub en ligne a toujours eu un peu de mal à maîtriser les puces de l’américain dans ses équations de développement de terminaux. Un manque de maîtrise qui a contraint Google à baisser en gamme pour son Pixel 5 (Snapdragon 765G au lieu d’un Snapdragon de série 8) afin d’arriver à trouver un bon équilibre performances/endurance/prix – n’est pas un industriel qui veut.
On peut dire que la concrétisation d’un projet de cette envergure peut être considérée comme une grande réussite pour Google qui fait ainsi ses premiers pas sur le terrain des semi-conducteurs (hardware). Une première dont l’entreprise de Mountain View a peut-être trop vite officialisé. En effet, il n’est pas des habitudes du géant américain de se précipiter dans l’officialisation de ses nouvelles inventions. La confirmation du SoC maison qui équipera le prochain Pixel 6 serait une maladresse ou un accident d’un ingénieur de la firme. Une mégarde qui pourrait couter cher au constructeur, si Qualcomm décidait de rompre unilatéralement la fourniture de puces Snapdragon avant que Whitechapel ne soit vraiment prêt.