Apple a fait le recours vers la justice contre la start-up NSO Group qui a développé le logiciel d’espionnage Pagasus. Une fois le logiciel est installé sur l'appareil, il accède aux fichiers, messages, photos et mots de passe, il écoute les appels, et peut déclencher l'enregistrement audio, la caméra ou encore le suivi de la géolocalisation. Pegasus est officiellement vendu uniquement à des organisations étatiques pour la surveillance des personnes soupçonnées de terrorisme ou autre crimes graves. Dans la pratique, il se révèle être aussi utilisé par des régimes démocratiques et des régimes autoritaires pour surveiller des journalistes, des opposants politiques et des militants des droits de l'homme. Les téléphones aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Chine, en Russie, en Israël ou en Iran seraient par défaut exclus des possibilités de ciblage. Et récemment Apple a commencé à prévenir certaines victimes du piratage de leur iPhone.
Or, six activistes thaïlandais qui se sont montrés critiques à l’égard du gouvernement ont reçu des messages d’alerte de la part d’Apple. Ces messages les préviennent que la marque à la pomme pense que leurs iPhones ont été ciblés par des « attaquants parrainés par l’État », explique Reuters -l’agence de presse londonienne- qui a pu consulter les messages. De même pour des activistes ghanéens et une dizaine de journalistes au Salvador qui rapportent qu’ils ont reçu des alertes similaires.
La plateforme de l’association de journaliste Forbidden Stories a lancé un tweet via sa page en invitant les personnes prévenues par Apple à témoigner.
Apple ne se satisferait pas d’un seul message pour chaque utilisateur. Un politiste thaïlandais aurait par exemple reçu deux mails d’Apple, l’un pour son iPhone et l’autre pour son compte iCloud. Les mails d’Apple semblaient être frustrants pour les utilisateurs car les personnes ciblées peuvent être menacées par un accès à distance à des données sensibles, aux communications voire à la caméra et au microphone.